Marché du café : 2,3 millions de tasses sont bues chaque… minute

Marché déjà énorme, le secteur ne cesse de croître dans l’Hexagone, dopé par la montée en gamme, les dosettes et le courant bio.

 La France est le 7e marché du café derrière le Brésil, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Indonésie, le Japon et l’Italie.
La France est le 7e marché du café derrière le Brésil, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Indonésie, le Japon et l’Italie. LP/Philippe Lavieille

    Le café est la deuxième marchandise la plus échangée au monde, après le pétrole. La plus consommée, après l'eau. Il s'en boit 2,3 millions de tasses chaque… minute.

    La France contribue largement au succès planétaire de cet -autre- or noir. Malgré sa taille, notre pays est le septième marché mondial du café derrière le Brésil, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Indonésie, le Japon et l'Italie. Sans en produire une seule fève ou presque. Depuis son arrivée à la cour du Roi Louis XIV en 1669 et l'ouverture du premier café à Paris trois ans plus tard, le breuvage a conquis toujours plus de consommateurs. « Actuellement, 93 % des foyers en achètent au moins une fois par an en grande surface, constate Nelly Bonnet, directrice du pôle Économie pour le syndicat du café. Les Français en achètent en moyenne 14 fois par an et 72 % déclarent une consommation quotidienne. »

    En grande surface, les ventes de café en France ont atteint 2,794 milliards d'euros en 2018. Mais ce chiffre peut probablement être multiplié par deux si on inclut les cafés consommés chaque jour dans les bars, hôtels, restaurants, gares, hôpitaux, collectivités ou entreprises. « Le secteur regroupe 42 acteurs (hors brûleries de quartier), dont 6 très grandes entreprises et 23 PME, détaille Virginie Somon, la secrétaire générale du syndicat du café. JDE, Carte Noire-Lavazza et Nestlé sont les trois acteurs majeurs, mais on peut aussi citer Malongo, Meo, les marques de distributeurs, Segafredo, Illy, Cafés Richard… Ils ont chacun leur domaine de prédilection. »

    Dosettes et capsules, un marché porteur

    Si le secteur est très concentré, le choix pour le consommateur semble illimité. « Dans un hyper ou un supermarché, on compte entre 100 et 110 références de café, remarque Nelly Bonnet. Le café moulu représente 56 % de part de marché, devant les dosettes (30,2 %) et le café soluble (13,6 %). »

    « Tous les acteurs ont développé dosettes et capsules car c'est le marché le plus porteur », observe Virginie Somon. Vu le prix au kilo, bien plus élevé que le traditionnel café moulu, c'est lui qui tire les chiffres d'affaires aussi.

    En France, si le marché a baissé de 0,9 % en volume, il a augmenté de 2,1 % en valeur (comparatif des périodes mars 2017-mars 2018 vs mars 2018-mars 2019). « Le café portionné, la montée en gamme générale et la croissance du bio (+ 22 %) expliquent cette hausse de la valeur », décrypte la secrétaire générale du syndicat du café.

    Selon les spécialistes, le café a réussi à changer son image ces dernières années. « Elle n'était pas forcément positive, se souvient Virginie Somon. Associé à la pause cigarette, il semblait mauvais pour la santé. » Nelly Bonnet confirme : « On peut faire le parallèle avec le vin, où l'on n'achète pas une bouteille de vin mais un Bordeaux. On achète de moins en moins un paquet de café, mais un arabica originaire de Colombie par exemple. »